Chevalier du Christ et de l'Ordre du Temple
CHEVALIER DU CHRIST DE L’ORDRE DU TEMPLE
L'Ordre du Temple ne s'est jamais vraiment « éteint », et les chevaliers modernes se revendiquant de la Chevalerie du Temple continuent à adopter, de nos jours, pour les adoubements, le cérémoniaire suivant.
Rituel d'Adoubement
Le secrétaire, ayant donné lecture du placet présenté par le novice ainsi que du décret magistral ou des procès‑verbaux relatant sa demande d'admission, le Commandeur s'adresse au Sous‑Maréchal et dit:
« Monsieur le Sous‑Maréchal, transportez‑vous dans la salle des novices, auprès de notre frère l'Ecuyer servant d'armes, admis aux honneurs de la chevalerie. »
Le Sous‑Maréchal se rend auprès de l'Écuyer, lui bande les yeux (bandeau noir), éclaire la salle, éteint la bougie et le conduit dans la salle des Profès; avant de le confier à la garde de Chevaliers, il le prévient de son obligation de prononcer des vœux et l'avertit solennellement que tout manquement sera sévèrement puni. Il rentre alors dans la chapelle et s'assure que tout est bien prêt.
« Commandeur, notre frère le novice est préparé. »
Le Commandeur se tourne alors vers les chevaliers et dit:
« Sous‑Maréchal, Chevaliers, rendez‑vous auprès du novice, dans la salle des Profès. »
Les Chevaliers, en commençant par les derniers arrivés, se rendent auprès du novice, l'entourent et dirigent leurs épées vers lui, pointes en contact. Le Sous‑Maréchal s'approche et lui dit:
« Mon frère, écoutez l'engagement que vous allez prendre et dont je vous donne lecture:
« Je jure, foi d'honneur (viri nobilis), de ne révéler à qui que ce soit ce que j'aurai entendu, vu et appris dans ce lieu, soit que ceux entre les mains desquels je prends cet engagement me reçoivent parmi eux, soit qu'ils refusent de l'admettre. »
Le novice répond:
« Je le jure. »
Après la réponse du novice, les Chevaliers rentrent pour délibérer sur cette réponse. S'il n'y a point de motif d'ajournement, le Maître des Cérémonies ou le Sous‑Maréchal introduit le
novice, en chemise, dépouillé de ses armes (et de ses métaux) ainsi que du voile qui lui couvrait les yeux.
Lorsqu'il est parvenu entre 1'urne funéraire et le cercueil, face au Commandeur, le Chapelain (oui en son absence le Sous‑Maréchal). accompagné de ses assistants (Chevaliers) s'approche (le lui, le salue et fait trois fois le tour (lu cercueil. A chaque tour, il dit:
« Souviens‑toi que tu n'es que poussière. »
Au dernier tour, il ajoute:
« Frère, il faut mourir. »
Alors, les quatre Chevaliers derniers reçus placent le novice dans le cercueil et le couvrent du drap mortuaire dont ils soutiennent les quatre coins. Il reste en cet état pendant que le Chapelain (ou le Sous‑Maréchal) lui adresse les paroles suivantes:
« Mon frère, au milieu de cet appareil funéraire, pense au jour suprême où tu changeras ton mode d'existence contre un autre qui te sera assigné par la justice souveraine de Dieu. Mais quelque puisse être ta destinée, après que tu auras quitté la vie humaine, sache que le même sort ne saurait être réservé à celui qui aura été fidèle à ses serments et à celui qui les aura trahis. »
Après que le Chapelain aura fini de parler, le Commandeur fait à l'Ecuyer l'interrogation suivante, en élevant la voix:
« Noble et fidèle Ecuyer, êtes‑vous décidé à vous consacrer à l'Ordre et à vos frères d'une manière exclusive et irrévocable ? »
L’Ecuyer répond:
« J'y suis décidé. »
Les quatre chevaliers le retirent du cercueil et le conduisent à quelques pas de l'autel. Le Chapelain se tient dans le milieu de la salle. Le Commandeur continue à s'adresser à l'Ecuyer et lui dit:
« Noble et fidèle Ecuyer, le moment de vos vœux (ou de votre profession de foi) est arrivé. Si vous êtes décidé à les faire, avancez par trois pas et sachez que le troisième est le terme fatal après lequel vous serez à jamais, et d'une manière irrévocable, lié à l'Ordre et à vos frères. »
Après que l'Ecuyer ait fait les trois pas, le Chapelain le conduit auprès du Commandeur et le fait mettre à genoux, puis il présente les Evangiles et le rituel, sur lesquels le Commandeur pose son épée et dit:
« Noble Ecuyer, posez la main sur cette épée (ou sur ce glaive) et prononcez la formule du vœu (ou de la profession de foi), que vous signerez ensuite. »
L'Ecuyer prononce alors la formule du vœu; le Sous‑Maréchal ou un Chevalier lui apporte le registre et l'Ecuyer le signe. Le Chapelain retourne à son siège.
Le Commandeur montre aux Chevaliers le vœu que le novice vient de signer et dit:
« Mes Frères, voici le vœu que vient de signer notre nouveau Frère ! »
Et aussitôt il ajoute:
« Je renouvelle le même vœu. »
Au même moment, le Sous‑Maréchal se lève et dit:
« Templiers ! Haut l'épée en signe de renouvellement du vœu ! »
Tous les Chevaliers tirent l'épée et finit le salut.
Le Commandeur présente le vœu à l'Ecuyer qui le signe de son sang (cette signature est de rigueur). Pendant la cérémonie de signature on enlève le cercueil.
Les mêmes officiers conduisent le novice à un prie‑Dieu placé à côté de l'autel et ils le font mettre à genoux sur un coussin.
Le Chapelain prononce les paroles suivantes:
« Gloire à Dieu dans les cieux! Gloire au Fils! Gloire au Saint-Esprit! »
Tous les Chevaliers répondent:
« Gloire à Dieu! »
Les Chevaliers rengainent leurs épées.
Le Chapelain reçoit d'un des assistants des ciseaux avec lesquels il coupe au novice une mèche de cheveux à l'endroit où les moines portent tonsure en disant:
« Mon Frère, le Seigneur, qui est votre héritage, vous rendra un jour les biens que vous avez perdus. »
Ensuite il enferme les cheveux dans l'enveloppe qui leur est destinée avec le vœu signé du sang du novice. Après quoi le Chancelier y met pour inscription les noms civils et religieux du novice, ainsi que la date de la cérémonie. Ce paquet est ensuite envoyé à la Secrétairerie magistrale au chef‑lieu de l'Ordre, pour être déposée aux archives secrètes.
Le Chapelain de retour à l'autel impose les mains au novice, en disant:
« Mon Frère, que l'Esprit de force et de Lumière soit avec vous. »
Après ces paroles, le novice se lève, le Sous‑Maréchal le conduit devant le bureau du Commandeur et le fait mettre à genoux sur un coussin, la face tournée vers l'autel pendant l'imposition des mains, que les Chevaliers font de la manière suivante:
Le Commandeur se lève et dit:
« Implorons le Seigneur. »
Alors, étendant ses mains horizontalement sur la tête du novice il dit:
« Mon Frère, que l'Esprit de force et de Lumière soit avec vous. »
Les Chevaliers, sans quitter leur place, dirigent, à l'exemple du Commandeur, leurs mains horizontalement, à la hauteur de leur front, vers le novice.
L'imposition des mains terminée, le Sous‑Maréchal fait passer le novice sur le prie‑Dieu qui est au milieu de la salle, de manière qu'il ait la face tournée vers l'autel.
Le Chapelain accompagné de deux assistants, dont l'un porte la patène avec les boules de coton dans un bassin à ce destiné, et l'autre un bougeoir allumé, s'approche du Commandeur, le salue, et reçoit de lui l'ampoule.
Il verse une goutte de chrême sur la patène, il étend cette goutte avec de l'huile d'olive en quantité suffisante pour en reverser une portion dans l'ampoule, que l'on doit par cette précaution, conserver toujours pleine.
Le Chapelain remet ensuite l'ampoule au Commandeur, qu'il salue, de même que les officiers qui l'entourent, puis il se rend auprès du novice, sur la tête duquel il met la patène, et prononce les paroles suivantes:
« Que le Dieu fort, puissant et invincible, vous donne force et puissance pour combattre vos passions, les vaincre et accomplir pour Sa Gloire les vœux que vous avez fait au pied de Son Trône.
« Vive Dieu Saint Amour! »
Alors le Chapelain procède aux onctions de la manière suivante, en disant:
« Recevez par cette onction:
(sur le front) la Sagesse
(sur les yeux) la Vigilance
(sur le nez) la Tempérance
(sur les oreilles) l'Intelligence
(sur la bouche) la Discrétion
(sur le cœur) la Force et le Courage
que l'Ordre Auguste dont vous devenez membre, a droit d'exiger de VOUS. »
Un des assistants essuie chaque onction avec une des boules de coton.
Les onctions faites, le Chapelain essuie la patène avec les boules réunies, qu'il brûle dans la même patène; après quoi il essuie la patène avec un linge qui, lui‑même, est jeté, ainsi que la cendre des boules, dans une casserole remplie de charbons ardents. Un des assistants va chercher le Rituel, qu'il remet au Chapelain. Le novice pose la main droite sur l'épée du Commandeur et la gauche sur le Rituel.
Le Commandeur lui dit:
« Renouvelez‑vous formellement le vœu que vous venez de prononcer et de signer? »
Le récipiendaire :
« Oui, Commandeur. »
Alors le Commandeur étend son épée au‑dessus de la tête du novice et dit:
« Ecuyer, nous jurons de vous aider et de vous protéger en tout et pour tout, si vous êtes fidèle à vos serments, mais si vous veniez à les enfreindre, l'Ordre saurait vous punir selon toute la rigueur de ses lois. »
Le Chapelain retourne à sa place. A ce moment, les Officiers et les Chevaliers se rendent tous en procession auprès du novice sur la tête duquel ils élèvent chacun à leur tour leur épée en disant:
« Je le jure. »
Ils se rendent alors en procession et successivement au bureau qui est à l'entrée de la salle et sur lequel a été déposé le registre de la profession. Ils y apposent leur signature à la suite du novice et retournent à leur place.
Les Officiers du couvent s'approchent du Commandeur en apportant les habits conventuels, la Croix rouge, les éperons, l'anneau de profession, le cordon avec le croix, la ceinture de soie et l'épée.
Les Officiers se rendent à la dernière marche du Trône du Commandeur, derrière le récipiendaire. Un des assistants du Chapelain lui présente de l'eau, dans un bassin avec une branche de laurier.
Le Chapelain étend les mains sur l'assemblée et dit ;
« Mes Frères soyons purs et sans tâche aux yeux du Seigneur. et que nos vœux parviennent jusqu'à lui (ou jusqu'à son Trône »
Il asperge les Chevaliers, le novice, les habits, les ornements et les armes. Après quoi, il donne lecture du passage suivant:
« Les Chevaliers du Christ, munis au dedans des armes de la foi, sont au dehors couverts non pas d'or, mais de fer. Ils ne se troublent point aux approches d'un combat; ils ne vont point à l'ennemi avec emportement et sans réflexion, mais ils prennent leurs rangs et se forment en bataille après avoir pris toutes les précautions dictées par la prudence ainsi que l'Histoire le raconte à nos Pères. Ainsi, par un contraste qui n'appartient qu'à eux, on les voit tantôt plus doux que des agneaux, tantôt plus terribles que des lions. »
Cette lecture finie, le Chapelain élève les mains au‑dessus du novice et s'écrie:
« Consommatum est! »
Tous les chevaliers répondent:
« Gloire à Dieu. »
Le Commandeur revêt successivement le novice des habits qui lui sont destinés (surcot et manteau) et dit:
« Soyez revêtu du nouvel homme »:
En lui donnant l'anneau, il dit encore:
« Cet anneau est le signe d'alliance que nous contractons avec vous, n'oubliez jamais que notre union fait la force. »
Il ceint le novice de la ceinture et dit:
« Ayez toujours à la pensée que la Charité est pour le Templier un devoir essentiel. »
Il lui donne le cordon et la Croix de l'Ordre et dit:
« Cette Croix vous rappellera que votre Ordre doit savoir souffrir pour la Vérité.
Ecuyer, vous serez tenu de porter dans tous les lieux et dans toutes les circonstances la Croix de l'Ordre et l'anneau que je viens de vous confier. »
L' Hospitalier (ou le Sous‑Maréchal) apporte ensuite du pain, de l'eau et du sel qu'il présente au Novice.
Le Commandeur dit:
« Noble et fidèle Ecuyer, n'oubliez jamais que voilà les seuls aliments que l'Ordre s'engage à vous donner. »
Le Sous‑Maréchal (ou le Maître des cérémonies) ôte le manteau au Novice. Le Commandeur lui met l'épée au côté gauche et dit:
« Veillez et combattez pour l'Ordre et pour vos Frères: leurs ennemis sont ceux de la foi.
Vous devrez défendre l'idée même du Temple qui est d'essence christique ainsi que les Saints commandement. les valeurs morale et chevaleresques ... »
Les Officiers du convent le revêtent alors des pièces dont ils sont porteurs, puis le Commandeur fait, avec son épée, le signe de Croix au‑dessus de la tête du Novice, appuie la même épée sur chaque épaule (parfois même sur la tête du Novice) et, tenant la main gauche étendue en avant, il dit haut et fort:
« Vive Dieu Saint Amour!
A la plus grande gloire de Dieu! »
Et puis:
« De par le Magistère, de par le Grand Maître (ou Régent) de l'Ordre du Temple, au nom de tous les Chevaliers, je crée chevalier pour le présent et pour toujours, le noble et fidèle Ecuyer (X ... ), très noble Chevalier du Christ de l'Ordre du Temple. »
« Vive le très noble Chevalier. »
Tous les Chevaliers tirent leurs armes et les tenant levées répètent:
« Vive le très noble Chevalier. »
Le salut des armes se fait en même temps que les trompettes résonnent et que le Baucéan est levé.
Puis le Commandeur dit:
« Très noble Chevalier, aujourd'hui vous êtes notre égal, mais vous êtes tenu à une soumission envers les dignitaires des maisons conventuelles dans la juridiction desquelles vous pourrez habiter, soit d'une manière stable, soit d'une manière transitoire.
Jurez‑vous cette soumission ? »
Le nouveau Chevalier répond:
« Je le jure. »
Le Commandeur le met debout, l'embrasse et lui dit:
« Recevez de moi l'accolade fraternelle comme gage d'amour et d'amitié de tous les membres du convent (ou du chapitre) que j'ai l'honneur de présider. »
Le Chapelain vient lui présenter la paix en disant:
« Mon Frère, au nom de l'Ordre en général et de tous les frères en particulier, je vous apporte la paix. »
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 29 autres membres